Le mariage de Figaro de BEAUMARCHAIS
Acte I scène 1 (scène d'exposition) Du début jusqu'à : "le faire
donner dans un bon piège, et d'empocher son or !"
Le
mariage de Figaro : Acte I scène 1 (p 99-101)
C’est une scène d’exposition, car elle présente
au public ce qu’il doit savoir sur les personnages et leur situation, afin de
comprendre l’intrigue principale : le mariage de Figaro et Suzanne. Le
comte, maître de Figaro et de Suzanne, a offert un lit aux deux futurs époux.
Figaro prend ce cadeau avec plaisir, Suzanne est plus réticente, car elle a
compris les véritables intentions du comte. Elle explique à Figaro le but du
comte.
I
/ Les personnages
L’auteur insiste sur le lien affectif qui
unit Figaro et Suzanne (paroles tendres, compliments…). Il y a un lien
affectif profond. Suzanne dit "mon fils" à
marque de tendresse. Le mariage prévu est un mariage d’amour, basé sur une
confiance mutuelle, qui est d’ailleurs montrée par le secret que révèle
Suzanne à Figaro ( « secrètement », « secret »).
Suzanne va se confier à son fiancé. Le comte, déjà connu par le spectateur,
est présenté de manière élogieuse. Figaro témoigne du respect au comte, même
en son absence. Il reconnaît la générosité d'Almaviva car il a donné une
grande chambre et un beau lit. Il apparaît comme un noble au grand cœur. Cette
générosité du comte est intéressante parce qu'elle est dictée par une cause
infamante. Très rapidement, Figaro va être mis au courant de la corruption du
comte, qui veut rétablir le droit de cuissage (décision arbitraire dictée par
son désir) ou droit du seigneur. Il avait aboli mais il veut revenir sur sa
parole. "le grand trompeur"à
Figaro l'appellera désormais ainsi, sous-entendu grand par l’hypocrisie.
Suzanne va révéler que c'est un seigneur libertin. C'est un seigneur de
titre mais pas un seigneur de cœur.
Basile est présenté à travers 3 adj. qualificatifs
valorisants : loyal, noble et honnête (il faut en comprendre le contraireà
antiphrase).
Pour le comte, c'est un caprice, il veut en
faire sa maîtresse car elle lui échappe. Progressivement on voit se dessiner
deux blocs : Suzanne, Figaro et la comtesse, contre le comte et Basile.
(C'est un conflit sentimental.) On sait juste de la comtesse que cette dernière
est trompée par son mari.
II
/ L'intrigue
Almaviva réussira-t-il à faire de Suzanne sa
maîtresse et à empêcher le mariage de Figaro avec Suzanne ? Figaro
et Suzanne ne veulent pas que le comte arrive à ses fins. Ils veulent protéger
leur bonheur, alors que le comte veut satisfaire un caprice. Le comte est un
grand trompeur car il trompe sa femme, il trompe aussi Figaro, puisqu’il veut
Suzanne. Il veut rétablir le droit du cuissage en secret. On a ici une intrigue
à deux niveaux : une intrigue sentimentale (le mariage de Figaro et
Suzanne) et une intrigue sociale (Figaro et Almaviva n'appartiennent pas au même
monde, ils n'ont pas le même rang social). Comment Figaro va-t-il pouvoir
triompher du comte?
III
/ L'espace
La scène se déroule en Espagne, dans un château,
celui du comte. Figaro et Suzanne sont dans une chambre. Beaumarchais nous
montre que la scène se déroule en Espagne en utilisant des noms espagnols. Il
souhaite dénoncer le droit du seigneur, mais il fait se dérouler la pièce en
Espagne, pour ne pas être censuré.
Dans cette chambre, le lit, essentiel, est
absent. Il est le centre de la pièce car il représente tout l’enjeu de
l’intrigue : le premier qui du comte ou de Figaro occupera le lit de
Suzanne ?
Figaro est ravi d'obtenir cette chambre. La
chambre est présentée de manière très valorisante, de part sa grande taille,
mais aussi par sa situation. Elle est pratique pour Figaro car elle est située
entre la chambre du comte et de la comtesse. Cette chambre est commode du point
de vue service, mais c’est également un lieu menacé : Figaro, dans un
premier temps, ne conçoit la
circulation que de l’intérieur vers l’extérieur. Suzanne va lui faire
prendre conscience que la circulation peut s’effectuer dans l’autre sens, de
l'extérieur vers l'intérieur. Figaro, très respectueux de la hiérarchie
sociale, voit son monde s’écrouler. Suzanne reprend les onomatopées de
Figaro à"zeste",
"crac". Le mot « crac », employé par Suzanne, prend un
sens de rupture. Figaro va s’apercevoir que le comte peut circuler librement
mais d’autant plus librement que le comte est le donateur même de la chambre.
Ces 3 objets (la chambre, le lit et la dot) prennent une signification
différente :
-Ce n'est plus le lieu de l'intimité, la
chambre devient le prolongement de la chambre du comte.
-Le lit, que le comte a promis à Figaro,
servira à assouvir les désirs du comte.
-La dot est en fait une rétribution (récompense)
de Suzanne en échange des services rendus.
La
chambre, le lit, la dot prennent donc un tout autre sens pour Figaro, un sens
caché. Il se rend compte que plus rien ne lui appartient. A la fin de
l'extrait, Beaumarchais revient sur le comique après la gravité car il faut
distraire le public. Il veut perpétrer "la franche gaieté" du théâtre
français mais en gardant au théâtre son but moral.
Conclu
:
Le but de la scène d'exposition est de nous monter les alliances, les groupes
qui vont rentrer en conflit. La scène 1 va être complétée par deux autres scènes
: Marceline veut contrecarrer le mariage de Figaro et le comte Almaviva veut
chasser Chérubin qui est un rival puisqu’il courtise aussi toutes les femmes.
La règle des 3 unités (au 17e s) est respectée par Beaumarchais :
unité d'action qui va se dérouler en 24 heures, unité de temps ("la
folle journée"), unité de lieu (dans un château, dans plusieurs pièces).
Ce sont des actions très rapides avec Beaumarchais car il y a beaucoup de scènes.
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